Pérou (du 5 novembre au 7 décembre 2018)

Après 120 kilomètres à toute vitesse, nous avons passé la frontière péruvienne le 5 novembre à 13h53! Quelle libération de découvrir la sensation d'un plat de bord de mer après 1 mois de voyage dans les Andes ! Nous avons donc laissé derrière nous l'Équateur qui nous a tant plus. On y a parcouru 1100 kilomètres de pur plaisir pendant 20 jours. Et ce pays a encore beaucoup de secrets à nous livrer, entre les Galapagos, sa côte équatoriale et sa forêt tropicale. C'est comme ça, lorsque l'on est en vélo il faut faire des choix, on ne peut pas tout découvrir quand on espère atteindre Ushuaia en quelques mois...

Le Pérou nous a offert un accueil mitigé. Cette mauvaise impression était uniquement due à la quantité astronomique de déchets jonchant les bords de route et à l'odeur repoussante qu'il en résulte. On a néanmoins vite été séduits par les plages de sable fin et l'ambiance chaleureuse de la côte. En ce qui concerne le vélo, malgré le bord de mer plus plat, c'est le vent qui fut notre nouvel ennemi, nous tapant de face de manière constante tout au long de la journée.

Le 9 novembre, après un mois et 5 jours de voyage et 2265 kilomètres parcourus, nous avons décidé de profiter du cadre paradisiaque et paisible de la côte pacifique à Lobitos, spot de surf connu mondialement, pour un peu nous reposer. Malgré son look de ville pétrolière abandonnée, on y a trouvé un petit hôtel convivial les pieds dans l'eau et y avons passé 6 jours de détente. Enfin... on a quand même pas mal bu la tasse en essayant de surfer ces vagues bien trop imposantes pour des débutants comme nous.

Après avoir roulé quelques jours en bord de mer et discuté avec des cyclovoyageurs et des locaux, on a décidé de sauter 1500 kilomètres de côte désertique et monotone depuis Lobitos jusque Nazca où nous sommes arrivés hier soir. Cela nous offrira du temps pour parcourir la Bolivie plus en profondeur ! En chemin, nous avons passé 2 jours à Lima où nous avons été faire un coucou à copain Gaspard et copine Elinor qui y sont en Erasmus. Merci pour l'accueil, c'était très sympa.

Nous avons poursuivi notre voyage avec l'ascension de Nazca à Cuzco. Ce fut un réel défi sportif mais un beau moment de déconnexion à toute forme de civilisation. Nous avons quitté Nazca de bon matin le 18 novembre. Cette première journée nous a annoncé la couleur de l'effort qui nous attendait. Bien que nous ayons parcouru seulement 54 kilomètres ce jour-là, nous avons grimpé quelques 2200 mètres, brut... et net! Effectivement, nous n'avons pas descendu le moindre mètre de la journée. Jusqu'à aujourd'hui, ça reste notre record de dénivelé positif, et ça risque bien de le rester jusqu'au bout du voyage. Ce jour-là, on a rattrapé notre ami Antoine, que nous avions rencontré au début du mois sur les plages péruviennes où nous avions passé 2 jours à surfer ensemble. Depuis lors, on continue notre chemin en sa compagnie !

Les jours suivants, nous avons poursuivi notre ascension dans l'immensité des paysages montagneux andins. Dès le 3ème jour, nous avons été amenés à dormir à 4265 mètres au-dessus du niveau de la mer. Venant de Lima, autant vous dire qu'une acclimatation progressive n'a pas été respectée. Les nuits blanches et la migraine continue ont alors commencé. On étaient affaiblis mais l'expérience de rouler en vélo au milieu d'une nature culminant à 4560 mètres et au milieu des Vigognes , des Lamas et des Alpagas, nous a émerveillés et nous faisait presque oublier le mal de tête. En plus, Libourg et Liboeck ont fêté leur 24 ème anniversaire, le 21 et le 22 novembre. Encore un chouette moment d'amitié partagé sur les hauteurs péruviennes.

Fun fact : Au passage des 4100 mètres le 3ème jour d'ascension, nous nous sommes arrêtés dans un petit "restaurant-tienda" perdu au milieu de la montagne. Alexis, en forme olympique, demande à Antoine, Libourg et Liboeck ce qu'ils veulent manger et quelles friandises feraient plaisir à Libourg pour son anniversaire... Pas de réponse. C'est alors qu'Alexis demande à ses compagnons d'enlever leurs lunettes de soleil et découvre de tout petits yeux très rouges. En fait, à cause de l'effort, de la fatigue mais surtout, du manque d'acclimation et d'oxygène en altitude, ils sont tous les trois dans un état second d'euphorie. Antoine et Liboeck, assis sur un banc semblent bien avachis et ne cessent de pouffer de rire. Alexis donne alors à Libourg la lourde mission de remplir les gourdes d'eau. Non sans peine, Libourg y parvient mais au moment remettre la dernière gourde dans le porte gourde du vélo, il manque son tir et lache la gourde par terre! L'heure de vélo qui suivi fut mémorable. On montait doucement jusqu'à un col à 4350, sous un doux soleil de fin d'après-midi et avec une superbe vue plongeante, de la musique dans les oreilles, en train de gesticuler et de fredonner nos chansons respectives, toujours dans cet état second. Ce souvenir très amusant restera longtemps gravé dans nos mémoires !

Après 8 jours et demi pour braver les 670 kilomètres et les 11.211 mètres de dénivelé positif qui nous séparaient de notre destination, nous sommes arrivés bien fatigués le 26 novembre à Cuzco. Mais qui dit 26 novembre, dit aussi anniversaire de notre ami Antoine et une excuse supplémentaire pour "refêter" les Lio's. On a donc profité du côté touristique de Cuzco pour aller faire la fête bien que ce fut un lundi soir.

La jolie ville de Cuzco fut un endroit parfait pour enfin un peu se reposer. Mais surtout, pour aller visiter le site Inca du Machu Picchu. Malgré la saison des pluies entamée depuis début novembre, nous avons eu la chance de visiter le site au sec, et même sous le soleil en après-midi. Le matin, nous étions les premiers à pénétrer dans le site, encore vide et brumeux, ce qui rendait l'ambiance mystique et assez magique. On a fait l'ascension matinale du Wayna Picchu, le pic rocheux qui apparaît derrière le site du Machu Picchu sur la plupart des photos. On a été très rapides dans la montée et avons pu profiter de la vue imprenable sur la cité, seuls pendant une vingtaine de minutes. C'était magnifique !

Après 6 jours, nous avons repris la route en direction du lac Titicaca et de la frontière bolivienne. En chemin, nous nous sommes arrêtés pour aller à la "Rainbow Mountain". C'était la première fois du voyage que nous passions la barre des 5000 mètres, à pied malheureusement. Chanceux une fois de plus, nous avons profité du panorama à 360° au sommet, avec vue sur la fameuse Rainbow Mountain mais aussi sur la vallée rouge et de majestueuses montagnes culminant à plus de 6400 mètres d'altitude. C'était, une fois de plus, un moment magique.

Pour arriver au lac Titicaca et à la frontière bolivienne, nous avons découvert les sensations des plateaux d'altitude (ou altiplano). Dans ces grandes plaines, c'est le vent qui nous rend la tâche la difficile. Lorsqu'il souffle dans le dos, on a une soudaine impression de voler mais lorsqu'il est de face ou de biais, il s'agit de pousser pour avancer ! Nous y avons néanmoins atteint notre nouveau record de distance avec 145 kilomètres parcourus en une journée.