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ONG K'anchay

Dernière mise à jour : 17 janv. 2019


Internat de Qachari


Le 20 décembre, en cette veille de Noël, nous avons pris la route avec "Don Roberto" Crespin en direction du premier internat créé par K'anchay en 2002, Qachari. 

La rencontre avec Robert s'est, à l'image de sa personne, passée dans la joie et la bonne humeur. Nous avons embarqué dans son pick-up pour un trajet de 5 heures pour atteindre l'internat qui se trouve à moins de 165 kms de Cochabamba. 5 heures pour découvrir Robert et avoir une première description de l'œuvre de sa vie qu'est K'anchay.  


En général, lorsque nous voyageons sur nos vélos, nous restons la plupart du temps sur les voies principales. C'était pour nous la première fois que l'on s'enfonçait si profondément dans l'immensité de la nature qui nous entoure. Et quelle aventure ! Nous avons roulé plusieurs heures sur des chemins terreux escarpés qui devenaient de plus en plus difficiles à braver à mesure que nous nous rapprochions de

Qachari, passant des cols à 4.300 mètres et traversant des cours d'eau dans le fond de vallées. Quelle sensation soudaine de calme et d'isolement. 


Là où la route prend fin, nous sommes arrivés à Qachari, une belle coline verdoyante de champs de pommes de terre et plongeant sur le village en contrebas. Seul un maigre câble électrique et les toits en tôles ondulées nous rappelaient la civilisation du 21ème siècle qui entoure, de loin, ce village isolé.  Là-bas, il n'y a pas d'eau courante et les habitants de la communauté vont au puits (créé avec l'aide de K'anchay) pour chercher leur eau. 


L'internat de Qachari est le plus ancien et le plus petit internat de K'anchay. Il est très joli, disposé en sorte de carré entourant une grande cour intérieure. Nous avons été accueillis par l'éducatrice, la pétillante Florencia, et quelques élèves restés à l'internat pour s'occuper des potagers et du bétail pendant les vacances scolaires. Les autres jeunes sont rentrés chez eux pour travailler aux champs et aider leurs parents à améliorer leurs récoltes ou sont partis par nécessité vers les villes pour gagner un peu d'argent en faisant des petits boulots. Ils nous ont tous chaleureusement reçus et nous ont fièrement fait une visite guidée de l'internat.


Les bâtiments regroupent tout ce dont l'internat a besoin pour loger, nourrir mais surtout, éduquer les quelques 50 jeunes qui y vivent durant l'année scolaire. Il y a des dortoirs, une cuisine, une salle pour entreposer les vivres, un réfectoire, une salle informatique et bien entendu, une belle grande salle d'étude. Dans cette salle d'étude, on retrouve une petite bibliothèque avec des livres de cours et des romans. Les élèves disposent également de jeux de société pour quelques après-midi de récréation et de joie. Nous avons appris que les élèves de K'anchay maîtrisent particulièrement bien les échecs, jeu auquel ils jouent régulièrement. Cela en fait même des champions d'échecs qui participent à des concours provinciaux, quelle classe ! Robert nous partage néanmoins que le coordinateur de l'internat a fait savoir qu'il était grand temps de renouveler les livres de classe et de lecture et les jeux de société car ils en ont trop peu et qu'ils deviennent en bien mauvais état avec les années. Il faudra prochainement essayer de libérer des fonds pour cette demande récemment exprimée... On pourra certainement tous ensemble répondre à ces attentes qui sont essentielles à la bonne éducation des jeunes ;) .


Dans la cour intérieure, on retrouve des potagers, des serres, des petites bâtisses pour animaux et un puits.  Grâce à cela, les élèves apprennent à maîtriser l'art agricole biologique et l'élevage. Dans la partie agricole, on y trouve des pommes de terre, des oignons, des bettes, des épinards, des fèves, des navets, des carottes, des haricots, des concombres, de la camomille, des betteraves rouges et de la salade. Du côté de l'élevage, l'internat dispose de poules pondeuses et créoles, de lapins et de beaux cochons. À la fin de cette année scolaire, l'internat a offert à chaque élève un lapin reproducteur pour assurer le bon développement de l'élevage dans les familles lorsque les jeunes rentrent chez eux. Leur mission sera également de partager tout leur apprentissage pour inculquer les bonnes pratiques de production chez eux, au delà des murs de l'internat. C'est une première façon d'assurer l'extension communautaire par l'apport intellectuel et technique de ces jeunes qui rentrent chez eux les week-ends et durant les vacances scolaires.


En ce qui concerne les vivres, les parents des élèves apportent une part de leur production tout au long de l'année pour compléter la production de l'internat. Un grand souhait de K'anchay est d'être auto-suffisant dans l'ensemble de ses internats pour démontrer les résultats du travail consciencieux des élèves des internats et de leurs parents. Ces derniers s'engagent en effet à donner chacun 8 jours de travail non rémunérés à l'internat dont fait partie leur enfant. Ces apports en nature sont une façon pour eux de participer au fonctionnement de l'internat et de prouver leur intérêt dans la bonne formation de leurs enfants. 


Un grand succès de K'anchay est d'avoir réussi à avoir une proportion à presque 50/50 entre filles et garçons au sein de ses internats. C'est extrêmement important sachant que culturellement, les filles de ces communautés sont considérées seulement pour leurs tâches ménagères. 


Mais tout n'est pas rose. Il arrive souvent que des élèves se "perdent" en chemin. Soit en étant renvoyés de l'internat pour mauvais comportement ou manque d'intérêt pour la formation très stricte qui leur est offerte. Ou encore, malgré tous les efforts de  K'anchay pour la prévention sur ce sujet, certains s'amourachent jeunes et deviennent parents avant la fin de leurs études secondaires, qu'ils abandonnent alors. Ces enfants sont malheureusement voués à un triste avenir car ils doivent faire face à des responsabilités d'adulte et doivent trouver un travail pour subvenir à leurs besoins. Les pères se retrouvent souvent à travailler dans la construction dans les villes et les filles retournent la plupart du temps dans leurs familles et présentent une nouvelle charge pour celles-ci. 


Néanmoins, dans l'absolu, K'anchay est très fier d'avoir un taux de réussite scolaire des élèves de leurs internats supérieur à 85%, ce qui est ÉNORME pour ces jeunes qui sortent de la pauvreté extrême. Et il y a une proportion croissante de ces jeunes qui participent au programme de volontariat d'un an, après leurs humanités, comme éducateurs dans les internats de K'anchay et qui se lancent par la suite dans des études universitaires avec l'aide d'une bourse reçue par l'organisation. 


C'était passionnant d'écouter les élèves et Don Roberto nous parler des exploits auxquels ils parviennent grâce à l'encadrement de ces jeunes boliviens du campo. 


Au retour de notre expédition vers Qachari, Robert et sa femme, Françoise, nous ont accueillis chez eux à Cochabamba le temps que nous mettions sur pied notre collecte de fonds. Nous sommes heureux de passer la soirée de Noël chez eux avec leur dernier fils de 19 ans d'origine bolivienne, Pablo, dans une ambiance familiale chaleureuse. 

 

Françoise a également dédié les 20 dernières années de sa vie en Bolivie à des causes formidables. D'abord dans l'encadrement des enfants des rues et ensuite dans l'accompagnement de filles et de femmes victimes de violence intrafamiliale. Elle a eu le courage et la force d'affronter ces dures réalités et d'améliorer la vie de ces jeunes et de ces femmes démunies.


Ça y est, nous en sommes convaincus, Don Roberto et Doña Francesca sont des étoiles venues du ciel avec un grand projet commun, celui de partager leur humanisme pour donner de la chaleur et de l'espoir à ceux qui sont le plus en marge de la société. Ils ont un cœur grand comme la Bolivie.


Projets d’extension communautaire


Nous avons été témoins des trois principaux types de projets d’extension communautaire que finance K’anchay lors de notre passage à Qachari :


1) Récupération des sols dans le lit des rivières à l’aide de murs de contention (gavions). Cette technique de gavions empêche l’eau de la rivière d’empiéter sur les parcelles de terrain en bord de rivière et d’y détruire les plantations lors de grandes crues. Les locaux qui désirent bénéficier des terres fertiles qui seront récupérées grâce à cette technique prendront part au projet en y travaillant sur toute la durée du projet avec K’anchay. Dans la rivière que l’on a pu admirer dans le fond de la valée depuis Qachari, K’anchay et les locaux ont déjà récupéré 14 hectares de terrains propices à l’agriculture (écologique bien sûr).


2) Reforestation des zones qui ne sont pas cultivables. Ce sont des projets de reforestation extraordinaires et extrêmement importants que K’anchay met sur pieds dans les régions où ils gèrent les internats. L’aspect principal de ces projets est de stopper l’érosion des sols et de réhumidifier l’atmosphère dans les zones arides comme Qachari. Ensuite, le choix des arbres replantés pourra avoir une raison économique, en vue d’une potentielle revente du bois dans le futur ou pour permettre aux communautés de directement l’utiliser pour des constructions ou pour alimenter leur foyer en vue de cuisiner.


3) K’anchay apportera un soutien matériel aux habitants de communautés qui entreprennent des petits travaux sur leurs parcelles de terrain pour augmenter le rendement de leurs récoltes et essayer de dégager un surplus qu’ils pourront ensuite revendre en ville. Il peut s’agir par exemple de la contruction ou rénovation d’une serre ou d’un réservoir d’eau. Ou encore de l’achat du matériel nécessaire pour jouir d’une nouvelle source d’eau et des tuyaux nécessaires à tirer l’eau jusque à la parcelle de l’intéressé. Aussi, K’anchay fournit parfois des nouveaux outils de travail (pioche, barre à mine etc.) à ces paysans motivés. K’anchay n’apportera jamais un soutien purement financier à ces travailleurs car cela créerait une relation de dépendance. L’idée derrière ce soutien aux plus motivés est que toute entreprise fructueuse d’un villageois sera recopiée par leurs pairs, ce qui aura un effet boule de neige vertueux au sein de la communauté!


C’est génial non?!


Utilisation de vos précieux dons


En fonction du montant récolté, notre parrainag soutiendra donc :


1) Renouvellement bibliothèques et jeux de société des internats.


2) Paiement de bourses universitaires aux volontaires.


3) Financement de nouveaux projets d’extension communautaire.


Merci à tous !!! <3

 
 
 

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